Les traitements médicamenteux de l’obésité

L’obésité est une maladie chronique complexe nécessitant une prise en charge globale. En plus des mesures hygiéno-diététiques (alimentation équilibrée, activité physique), des médicaments spécifiques peuvent aider à la perte de poids dans certains cas. Ces traitements, prescrits par un médecin, visent à améliorer la santé en complément d’un suivi pluridisciplinaire, sans jamais remplacer les changements de mode de vie.

Les traitements médicamenteux de l’obésité sont proposés en complément d’un régime alimentaire adapté et d’une activité physique, lorsque ces mesures seules ne suffisent pas à atteindre une perte de poids satisfaisante (ansm.sante.fr). Ils s’adressent généralement aux personnes présentant une obésité importante (par exemple un IMC élevé, souvent ≥ 30–35 kg/m²) ou une obésité associée à des complications médicales (diabète, hypertension, etc.). Leur prescription est strictement encadrée : en France, ces médicaments ne peuvent être initiés que par des médecins spécialisés (en endocrinologie, nutrition…) et ne sont pas destinés à un usage esthétique. (ansm.sante.fr). Par ailleurs, ils ne sont pas remboursés par l’Assurance Maladie dans l’indication obésité (ansm.sante.fr). L’objectif de ces traitements est d’aider à la perte de poids et à la diminution des risques de santé liés à l’obésité, tout en restant prudents sur leur utilisation : ils peuvent entraîner des effets secondaires et leur bénéfice est régulièrement réévalué avec le médecin.

illustration de la section sur les analogues du GLP1, dans la prise en charge de l'obésité

Les analogues du GLP-1 sont une nouvelle classe de médicaments injectables utilisés dans le traitement de l’obésité. 

Ils imitent une hormone intestinale (GLP-1) qui augmente la sensation de satiété et réduit l’appétit (ameli.fr). Concrètement, ces traitements aident à se sentir rassasié plus vite et à manger de plus petites quantités, ce qui favorise une perte de poids significative sur le long terme. Ils se présentent sous forme d’injections sous-cutanées (souvent une injection par semaine à dose progressive) et doivent être accompagnés d’un suivi médical régulier.  Ces médicaments sont prescrits uniquement aux patients en situation d'obésité, répondant à certains critères (obésité sévère, échecs des autres approches) et dans le respect strict des recommandations officielles, afin d’éviter tout mésusage.

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Illustration de médicaments pour aider à maigrir

L’orlistat est un médicament indiqué de longue date dans l’obésité. Son mode d’action est différent : il agit au niveau du tube digestif en bloquant environ un tiers des graisses consommées avant qu’elles ne soient digéréesameli.fr. Ces graisses non absorbées sont ensuite éliminées dans les selles. En conséquence, ce traitement doit impérativement être associé à un régime alimentaire à faible teneur en graisses pour limiter les effets secondaires intestinaux (selles grasses, urgences fréquentes pour aller à la selle, flatulences, etc.). L’orlistat aide à une perte de poids modérée et progressive, de l’ordre de quelques kilogrammes, en complément du régime et de l’activité physique. Il est disponible sur prescription médicale (à dose de 120 mg) ou en pharmacie à plus faible dosage, et son utilisation au long cours nécessite un suivi (par exemple surveiller les vitamines, car l’absorption de certaines vitamines liposolubles peut être réduite). Ce médicament n’agit pas sur l’appétit, mais il peut encourager le patient à maintenir une alimentation équilibrée sous peine d’effets indésirables.

Logo illustrant la section sur les médicaments interdits ou inefficaces dans la prise en charge de l'obésité

Anciens traitements inefficaces ou dangereux

Dans le passé, plusieurs médicaments coupe-faim (anorexigènes) ont été utilisés contre l’obésité, mais beaucoup se sont révélés inefficaces sur le long terme ou associés à des risques sérieux. 

Ainsi, certains dérivés amphétaminiques comme la fenfluramine et la dexfenfluramine (commercialisées autrefois sous les noms Ponderal® ou Isoméride®) ont été retirés du marché en 1997 à cause de graves atteintes des valves cardiaques et d’hypertension pulmonaire (cbip.be). 

Plus tard, d’autres traitements ont connu le même sort : par exemple, le rimonabant (Acomplia®), qui bloquait le récepteur cannabinoïde, a été suspendu en 2008 en raison d’effets psychiatriques (dépression), et la sibutramine (Reductil®), un coupe-faim agissant sur la sérotonine, a été retirée en 2010 après des problèmes cardiovasculaires. 

En France, depuis 2006, aucun de ces médicaments anorexigènes n’est autorisé pour la perte de poids. 

Il est fortement déconseillé de chercher des « pilules amaigrissantes » non approuvées (sur internet par exemple) : non seulement leur efficacité n’est pas prouvée, mais elles peuvent surtout mettre votre santé en danger.

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Importance d’une prise en charge pluridisciplinaire

Le traitement de l’obésité ne saurait se résumer à la prise d’un médicament. Il est essentiel d’adopter une prise en charge pluridisciplinaire, c’est-à-dire l’intervention de différents professionnels de santé et l’utilisation de plusieurs approches complémentaires. 

Un accompagnement diététique personnalisé aide le patient à rééquilibrer son alimentation de manière durable. Parallèlement, une activité physique régulière, adaptée aux capacités de chacun, contribue à la perte de poids et à l’amélioration de la condition physique. Un soutien psychologique ou éducatif peut également être proposé afin de travailler sur les habitudes de vie, la motivation et l’estime de soi du patient. 

Les médecins insistent sur le fait qu’aucun médicament ne peut remplacer ces efforts sur le mode de vie : les traitements médicamenteux n’ont d’efficacité que s’ils sont associés à des changements durables dans l’alimentation et l’activité physique (ansm.sante.fr). 

Enfin, dans les cas d’obésité sévère où les approches précédentes ne suffisent pas, une orientation vers une chirurgie bariatrique (chirurgie de l’obésité) peut être envisagée en dernier recours, toujours au sein d’un parcours de soins global. Quel que soit le parcours emprunté, le patient en situation d'obésité doit être entouré et suivi par une équipe médicale pluridisciplinaire (médecin traitant, nutritionniste, diététicien, psychologue, etc.) pour maximiser les chances de succès et de mieux-être.

Logo de la prise en charge en équipe de l'obésité

Prise en charge

L’obésité nécessite une prise en charge globale et pluridisciplinaire pour répondre aux besoins de chaque patient. Découvrez comment notre équipe collabore pour une approche complète.