Image illustration la section dédiée au ballon gastrique dans le traitement mini-invasif de l'obésité

Techniques mini-invasives dans la prise en charge de l'obésité

Certaines interventions médicales non chirurgicales permettent d'aider à la perte de poids chez les patients souffrant d'obésité, notamment quand les mesures hygiéno-diététiques et les traitements médicamenteux ne suffisent pas. Ces techniques sont dites mini-invasives, car elles ne nécessitent pas d'opération

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Logo de la section dédiée au ballon gastrique dans le traitement mini-invasif de l'obésité

Ballon gastrique

Un ballon souple est introduit dans l'estomac par voie endoscopique (sans incision), puis rempli de sérum physiologique. Il prend de la place dans l'estomac, ce qui entraîne une sensation de satiété plus rapide.

  • Durée : environ 6 mois à 1 an selon le modèle
  • Perte de poids moyenne : 10 à 15 % du poids initial
  • Non remboursé par la Sécurité sociale
  • Peut entraîner des nausées, vomissements, douleurs abdominales
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Endo-sleeve

Cette technique consiste à effectuer, par endoscopie, des sutures à l’intérieur de l’estomac pour en réduire le volume. L’estomac est replié sur lui-même, ce qui limite la quantité d’aliments ingérables.

  • Intervention réalisée sous anesthésie générale
  • Pas de cicatrice visible
  • Perte de poids estimée : 15 à 20 % du poids initial
  • Acte non encore pris en charge par l’Assurance maladie

Ces techniques sont-elles remboursées ?

En France, les techniques mini-invasives ne sont pas prises en charge par la Sécurité sociale. Leur coût est donc entièrement à la charge du patient, sauf dans certains protocoles de recherche ou cas particuliers. Une évaluation médicale et un accompagnement par une équipe spécialisée sont indispensables avant toute décision.

L'importance du suivi

Comme pour les médicaments ou la chirurgie, aucune technique mini-invasive ne fonctionne seule. Elle doit s’intégrer dans un programme comprenant un accompagnement nutritionnel, psychologique et une reprise d’activité physique adaptée. Le suivi après l’intervention est essentiel pour garantir la durabilité de la perte de poids et prévenir la reprise.

photo de ballon intra gastrique dans la prise en charge mini-invasive de l'obésité

Ballon gastrique

Le ballon gastrique est une technique non chirurgicale utilisée dans la prise en charge de l’obésité. Il consiste à introduire un ballon souple dans l’estomac, puis à le remplir de sérum physiologique ou d’air, afin de réduire le volume disponible pour les aliments et d’induire une sensation de satiété plus rapide. Le ballon reste en place temporairement, entre 4 et 12 mois, selon le type utilisé.

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À qui s’adresse cette technique ?

Le ballon gastrique peut être proposé à certaines personnes :

  • ayant un IMC compris entre 27 et 35 kg/m², en échec des approches classiques (alimentation, activité physique) ;
  • en préparation d’une chirurgie bariatrique, chez des patients très obèses (IMC > 50) pour réduire les risques opératoires ;
  • ou ne pouvant pas bénéficier d’une chirurgie pour raisons médicales ou personnelles.

Une évaluation par une équipe spécialisée est indispensable avant toute indication.

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Comment se déroule la pose ?

Il existe deux types principaux de ballons :

  • Ballon classique : introduit par la bouche à l’aide d’un endoscope souple, sous anesthésie générale ou sédation légère. Le ballon est rempli avec du sérum physiologique coloré au bleu de méthylène. Durée d’hospitalisation : généralement ambulatoire.
  • Ballon à avaler (Elipse®, Allurion®) : il se présente sous forme de capsule reliée à un petit cathéter. Une fois avalé, il est rempli avec de l’eau à travers le cathéter, qui est ensuite retiré. Ce ballon se dégrade spontanément au bout de 4 mois et est évacué naturellement. Aucun endoscope n’est nécessaire.

La dépose du ballon (sauf pour les modèles auto-résorbables) se fait par endoscopie, avec aspiration du liquide puis extraction par la bouche.

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Quels résultats peut-on attendre ?

La perte de poids moyenne est de l’ordre de 10 à 15 % du poids initial sur la durée du port du ballon. Certains patients peuvent perdre davantage, d’autres moins. L’efficacité dépend largement de l’adhésion au programme nutritionnel et au suivi proposé pendant cette période.

Il est important de noter que le ballon est un outil transitoire. Une reprise de poids est possible après retrait si les habitudes alimentaires ne changent pas durablement.

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Effets secondaires possibles

  • Fréquents les premiers jours : nausées, vomissements, crampes abdominales, sensation de lourdeur, reflux gastrique.
  • Moins fréquents : ulcères, intolérance sévère (nécessitant parfois un retrait précoce), migration du ballon (rare).
  • Coloration des urines ou des selles en bleu si fuite du liquide de remplissage (en cas de ballon rempli au sérum coloré) → il faut consulter immédiatement.

Ces effets sont généralement transitoires, surtout si une prémédication est donnée pour les prévenir.

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Quelle surveillance ?

Un suivi nutritionnel est essentiel pendant toute la durée du ballon, afin d’accompagner les changements d’habitudes alimentaires. Il est recommandé d’associer ce suivi à une activité physique régulière et, si besoin, à un accompagnement psychologique. Le retrait du ballon doit être programmé à l’avance, et une évaluation du bénéfice global est réalisée à cette occasion.

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Coût et remboursement

En France, le ballon gastrique n’est pas pris en charge par l’Assurance Maladie. Le coût total varie généralement entre 2 000 et 3 500 euros, selon le type de ballon, la structure qui le pose, et le suivi proposé. Certains forfaits incluent l’endoscopie, la consultation médicale et l’accompagnement nutritionnel.

Image d'une procédure d'endo-sleeve par système Overstitch Apollo dans la prise en charge mini-invasive de l'obésité

La sleeve endoscopique)

L’endosleeve (ou sleeve endoscopique) est une technique mini-invasive de traitement de l’obésité. Elle consiste à réduire le volume de l’estomac sans chirurgie, à l’aide d’un système de sutures placé par voie endoscopique (par la bouche, sans incision). L’objectif est de reproduire l’effet d’une sleeve gastrectomie, mais sans retirer d’organe.

Ce geste permet de limiter la quantité d’aliments ingérés et de ralentir la digestion, entraînant une diminution durable de l’appétit et une perte de poids progressive.

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À qui s’adresse cette technique ?

L’endosleeve peut être proposée chez les patients :

  • ayant un IMC entre 30 et 40 kg/m², en échec des traitements médicaux ou nutritionnels seuls ;
  • refusant ou ne pouvant pas bénéficier d’une chirurgie bariatrique ;
  • ou souhaitant une solution moins invasive et réversible.

Une évaluation complète par une équipe pluridisciplinaire (chirurgien, gastroentérologue, nutritionniste, psychologue) est indispensable avant toute indication.

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Comment se déroule l’intervention ?

L’endosleeve est réalisée à l’aide d’un endoscope souple muni d’un système de suture (technique « OverStitch® » le plus souvent). Sous anesthésie générale, le médecin crée une série de plis internes dans la paroi de l’estomac, qui est ainsi réduit en longueur et en largeur, sans le couper.

  • L’intervention dure environ 1 à 2 heures.
  • Elle nécessite une hospitalisation courte (souvent 1 nuit).
  • L’estomac reste intact : il n’est ni sectionné ni retiré, ce qui rend la procédure réversible si nécessaire.

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Quels résultats peut-on attendre ?

La perte de poids attendue est en moyenne de 15 à 20 % du poids initial après 1 an, en fonction du suivi. Certaines études montrent une efficacité comparable à la chirurgie chez les patients bien suivis.

Comme pour toute technique, les résultats varient d’une personne à l’autre et dépendent fortement de l’implication dans le suivi nutritionnel et comportemental après le geste.

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Effets secondaires et risques

  • Effets transitoires les premiers jours : douleurs abdominales, nausées, vomissements, fatigue.
  • Possibles (mais rares) complications : saignement, infection, perforation digestive, reflux gastrique, ou douleurs prolongées.

Un traitement préventif contre l’acidité et une alimentation adaptée pendant plusieurs semaines permettent généralement d’éviter ces désagréments.

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Quelle surveillance ?

L’endosleeve n’est qu’un outil : elle doit impérativement être suivie d’un accompagnement diététique, psychologique et physique. Un programme structuré est indispensable pour :

  • assurer une perte de poids durable,
  • prévenir la reprise de poids,
  • améliorer les habitudes alimentaires sur le long terme.

Un suivi régulier pendant 12 à 18 mois est généralement recommandé.

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Coût et remboursement

L’endosleeve n’est pas remboursée par la Sécurité sociale en France. Le coût total (geste technique + anesthésie + hospitalisation + suivi pluridisciplinaire) est souvent compris entre 6 000 et 9 000 euros, selon les centres et les forfaits proposés.

Techniques en cours d’évaluation ou non disponibles en France

Certaines approches mini-invasives sont parfois présentées comme des alternatives innovantes à la chirurgie ou aux traitements médicaux. Pourtant, leur efficacité n’est pas toujours démontrée à long terme, ou elles peuvent comporter des risques non négligeables. Certaines ont été testées à l’étranger, d’autres restent à l’état expérimental. Aucune de ces techniques n’est actuellement autorisée en pratique courante en France.

Elles ne doivent donc pas être utilisées hors d’un cadre médical rigoureux, et ne peuvent en aucun cas se substituer à une prise en charge validée par les autorités de santé.

1. Le manchon endoscopique

Le manchon endoscopique est un dispositif temporaire inséré dans le début de l’intestin grêle par voie endoscopique. Il agit comme une barrière interne, empêchant le contact entre les aliments et la paroi intestinale, ce qui imite partiellement l’effet d’un bypass gastrique.

  • Objectif : améliorer le contrôle glycémique et réduire l’absorption calorique.
  • Durée : dispositif en place pendant 12 mois, puis retiré.
  • Population cible : patients obèses avec diabète de type 2 difficile à équilibrer.

👉 Ce dispositif n’est pas disponible en France. Il a été retiré dans certains pays à la suite de complications sérieuses (abcès hépatiques notamment), et son usage est aujourd’hui limité à des essais cliniques sous surveillance stricte.

2. système d’aspiration gastrique

L’AspireAssist® est un système conçu pour permettre au patient d’évacuer une partie de son repas après ingestion, via un petit tube relié à l’estomac et accessible à la surface de la peau.

  • Objectif : réduire l’absorption des calories après les repas.
  • Mode d’emploi : aspiration volontaire, 20 à 30 minutes après les repas principaux.

👉 Cette technique, bien que commercialisée dans certains pays, n’a jamais été autorisée en France. Elle soulève de sérieux problèmes éthiques, de sécurité, et de risque de dérive vers des troubles du comportement alimentaire. Elle est formellement déconseillée.

3. Autres dispositifs non validés ou expérimentaux

De nombreux autres produits circulent, notamment en ligne ou à l’étranger, se présentant comme des "solutions rapides" contre le surpoids : patchs gastriquesimplants intestinauxstimulation électrique ou vagaleanneaux amovibles externes, etc.

👉 Aucune de ces méthodes n’a fait la preuve de son efficacité durable, ni de sa sécurité. Leur usage expose à des risques parfois graves, pour des bénéfices faibles voire inexistants. Elles ne doivent pas être utilisées en dehors d’un cadre scientifique et médical rigoureux, généralement sous forme d’essais cliniques.

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